samedi 27 février 2010

L'embellie Kornstad

Dire que j'écoute Kornstad en boucle serait exagéré. Il m'arrive de sortir de ma tanière, de sauter par dessus les immenses flaques d'eau sombre qui commencent à transformer en gymkhana toute traversée à pied de Riga. Il m'arrive, le temps d'un café ou de quelques verres, de rencontrer du monde qui, comme moi, a le regard hâve du survivant de l'hiver nordique, avec prunelles en attente de clartés sans fin (alors, ça vient!?).
Mais il ne me lâche pas, Håkon Kornstad. J'y reviens sans cesse depuis quelques jours. Les volutes de son saxophone s'insinuent dans mes neurones, ses vibratos me chatouillent la couenne, son inventivité lascive fait fondre ma gangue externe, que sais-je encore! C'est le songe d'une longue nuit d'été promise qu'on ne voudrait surtout pas manquer.
Le souffleur ultrasensible de Dwell Time, enregistré en solo l'an dernier, n'a pas toujours été aussi feutré. Je me rappelle de ses dérapages contrôlés sur le beat électronique de Wibutee, une des locomotives du jazz contemporain foisonnant en Norvège. Et plus encore de ses saillies rythmées par les tambours de Paal Nilssen-Love (Schlinger)... Ou encore de l'hommage qu'il rend aux maîtres, comme ici dans le morceau King Korn.
Que dire de plus, si ce n'est qu'un type d'à peine 33 ans qui trouve que le jazz est "une musique bâtarde se mélangeant impitoyablement avec d’autres styles pour en faire quelque chose de nouveau à un moment donné" ne saurait être un mauvais bougre?

2 commentaires:

  1. Pietr est un fin connoisseur de la musique des ces contrées nordiques, ca s'entend.

    RépondreSupprimer
  2. Figure toi qu'il me vient parfois l'envie de consacrer un blog entier à ces musiques du Nord. Mais ça ne serait pas raisonnable (ou bien?)

    RépondreSupprimer