Le prix Nobel de la paix au Chinois Liu Xiaobo, attribué hier, le secrétaire du Comité Nobel norvégien me l'avait laissé entendre... dès le 20 avril dernier. J'étais venu l'interviewer à Oslo pour la revue Politique Internationale. Et là, alors que nous parlions des violations des droits de l'homme en Chine et dans le monde musulman, je lui avais posé la question suivante:
A. J. – Peut-on donc s’attendre, dans un futur proche, à ce que le prix soit à nouveau attribué à une personnalité ou à une organisation originaire du monde musulman ou de la Chine ?
Réponse de Geir Lundestad:
G. L. - Attendons de voir. Comme je vous le disais, nous avons déjà attribué le prix au Dalai Lama et à Shirin Ebadi. Mais il se pourrait bien que nous ayons à y revenir...
Il se pourrait bien que nous ayons à y revenir. Cette indication, encore gravée sur un mini-disque numérique, a été supprimée à la relecture par la revue, qui a voulu raccourcir un peu l'entretien (disponible ici). Dommage. Bien qu'en la lisant au printemps, la remarque pouvait sembler anodine.
Quelques phrases plus tôt, le Norvégien avait aussi lâché ce qui a posteriori peut passer pour un indice - publié, lui - quant à la quête d'un dissident "nobélisable" par le Comité norvégien:
G. L. - Nous assistons tous à l’incroyable montée en puissance de la Chine. Nous avons été critiqués récemment pour ne pas avoir accordé de prix à un dissident chinois. Mais il est extrêmement difficile de trouver un dissident « nobélisable ». Il existe des luttes vicieuses entre dissidents chinois.
Le Comité Nobel a finalement trouvé. Et, comme prévu, Pékin est en colère.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire