Conférence de presse à Riga, ce mardi. Salle bondée, haie de caméras, quatre ambassadeurs européens sur le carreau: plus de place à l'intérieur. Les vedettes du jour? Le premier ministre letton et le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires. Joaquin Almunia est venu rappeler à l'ordre ses "amis lettons". Il faut économiser! Pas d'autre issue pour un Etat qui a dû accepter le prêt de 7,5 milliards d'euros proposé par le FMI et l'Union européenne pour éviter la banqueroute, il y a un an.
Les partis politiques au pouvoir traînent des pieds. Ils craignent pour leur réélection en 2010. Ils ont raison: fermetures d'écoles et d'hôpitaux (en photo, celui du centre de de Riga, affecté le plus durement - source: Riga Daily Photo) sont devenus le quotidien des Lettons depuis l'été. Tout le monde ou presque a vu son salaire réduit, parfois jusqu'à 40%. Lorsque ce n'est pas le chômage qui s'invite dans la vie de gens qui ne peuvent pas compter sur une couverture sociale digne d'un pays de l'UE. Le scrutin s'annonce mal.
Conférence de presse, donc.
Almunia est satisfait. On vient de lui donner des "assurances": oui, le gouvernement va tailler à nouveau dans les dépenses. A hauteur de 700 millions d'euros pour 2010. Autant que cette année. "L'engagement letton est une très bonne nouvelle". Le spectre d'une dévaluation du lats, la devise du pays, est écarté, du moins pour quelque temps. Soulagement.
Question d'une journaliste lettone:
- Pouvez-vous, monsieur le commissaire, expliquer aux Lettons moyens, qui perdent leur travail, qui ne peuvent plus se faire soigner comme avant, qui voient leurs écoles fermer, pouvez-vous leur expliquer pourquoi le pays a besoin de couper dans ses dépenses budgétaires?
Brève réponse dudit commissaire:
- Je n'ai jamais parlé de coupes budgétaires, mais de consolidation fiscale!
Silence dans la salle.
D'autres questions?
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