mardi 19 janvier 2010

E la Daugava va

La Daugava ce n'est pas la Volga, bien qu'elles trouvent toutes deux source dans les mêmes collines de Valdaï, près de Novgorod. Impétueuse, la Daugava ne l'est pas lorsqu'elle traverse Riga et vient se jeter dans son golfe largement ouvert sur la Baltique. Des barrages hydroélectriques construits en amont sur le territoire letton l'ont castrée pour longtemps. Cela n'empêche pas ce beau fleuve de déborder de temps à autre sur une vaste étendue restée (à dessein) vierge de toute construction: un ancien aéroport de Riga, du côté de la lointaine banlieue de Boldejara, sur la rive gauche.
A l'époque soviétique, il ne faisait pas bon de traîner tard le soir dans les rues mal éclairées de ce quartier fait de maisons en bois. Des petites frappes, dit-on, y trouvaient refuge. Aujourd'hui encore, les habitants de Bolderaja passent pour peu commodes et indépendants d'esprit. Nous sommes là à une encablure de la mer, sur une terre de dunes plantées de pins et de bouleaux par laquelle transitaient les envahisseurs de tous poils. Ca forge le caractère.
Ce quartier a gardé un air d'antan avec ses bicoques de gingois...




...et l'ancienne fortification bâtie par les occupants suédois au 17è siècle. Celle-ci a hébergé depuis des cosaques russes et des soldats de l'armée Rouge. Ses résidents avaient pour habitude, les beaux jours venus, de retrouver leur dulcinée sur une île voisine. On y procréa plus qu'ailleurs... Ce qui vaut au lieu le sobriquet de Mīlestības saliņa, l'Île de l'amour (photo de gauche, hors saison d'accouplement).
En piteux état, l'ancienne fortification à la Vauban attend une hypothétique rénovation, tandis que des artistes lettons lui redonnent vie de temps à autre.

Promenade hivernale à l'embouchure d'un fleuve qui n'est pas dénué d'une certaine allure. Comme la Volga, il a inspiré bon nombre de chansons...




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