Nous en saurons donc bientôt (en principe le 16 septembre) davantage sur les contours exacts de cet ambitieux projet, baptisé Icelandic Modern Media Initiative (IMMI), présenté ici en anglais.
Il est à la fois simple et compliqué.
Simple parce qu'il s'agit de transposer dans la loi islandaise les dispositions législatives existant déjà ailleurs (Suède, Belgique, Etats-Unis, etc.) dans le but de protéger les médias, les journalistes et leurs sources. Une sorte de best of, en quelque sorte. En soi, je ne peux qu'approuver la démarche.
Compliqué parce qu'il faut s'assurer qu'un tel dispositif ne permette pas à divers organisations ou individus menant des activités illégales ou douteuses de se protéger derrière la future "super loi". "Reykjavik respectera ses obligations internationales", insiste-t-on au ministère de la culture.
Comme je l'écris en conclusion d'un article publié sur le sujet dans La Croix du 23 août (L'Islande se pose en champion de la liberté d'expression), rien ne garantit toutefois que le projet sera mené à son terme. La taille moyenne des articles de journaux ne cessant de rapetisser, je n'ai pas pu développer mes arguments dans le volume qui m'a été accordé par ce quotidien. Je vais donc m'expliquer ici.
Certes, le projet de résolution a été déposé par des députés de tous les partis représentés au parlement issu de la "révolution des ustensiles de cuisine" qui, en janvier 2009, fit chuter le gouvernement dirigé par les conservateurs (période que j'avais analysée ici). Mais, connaissant un peu l'environnement politique islandais et après en avoir discuté avec diverses sources sur l'île, je ne peux m'empêcher de croire que certains députés se sont ralliés à l'IMMI, non pas parce qu'ils sont convaincus de son bien-fondé, mais parce qu'ils ne veulent pas risquer d'être accusés un jour d'avoir laissé passer le train (s'il arrive à destination) sans monter à bord.
Adopter une résolution ne mange pas de pain. Le gros du travail législatif reste à accomplir et le débat politique à avoir lieu sur l'île qui, en cette période de crise, a eu d'autres chats à fouetter.
Qui plus est, l'IMMI a reçu le soutien actif de WikiLeaks et de son porte-parole et cofondateur, l'Australien Julian Assange, comme je le racontais dans La Croix.
Aujourd'hui, les promoteurs de cette initiative et le gouvernement islandais insistent pour que l'on dissocie les deux dossiers: "l'IMMI n'est pas un projet de WikiLeaks". Je les comprends très bien. Mais étant donné l'odeur de soufre qui entoure Julian Assange et son site (qu'on le regrette ou non), je parierais bien que cet apport extérieur aura des répercussions en Islande. Affaire à suivre.
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