dimanche 4 décembre 2011

Pause travaux

Autant voir la réalité en face, ou l'écouter. Elle me dit, la réalité, qu'il est préférable, souhaitable, nécessaire même, d'observer une pause dans l'alimentation de ce blog et de le faire clairement savoir.

Non pas que la tenue de Nordiques & Baltes, chronophage à ses débuts, ne m'occupe beaucoup depuis quelques temps. Il suffit de compter le nombre de billets que j'ai mis en ligne ces derniers mois.

Ce n'est pourtant pas l'envie qui manque de raconter ce que j'observe dans mes pérégrinations nordiques. Les sujets se bousculent. Par exemple, en Norvège d'où j'écris ce matin, l'étonnante pénurie de beurre qui frappe ce pays, l'un des plus riches de la planète, mériterait un billet.

Mais le moment est venu de me consacrer entièrement à un projet qui me tient à coeur, la préparation et l'écriture d'un livre, une enquête journalistico-historique ou quelque chose d'approchant. J'en parlerai plus en détails, une fois le manuscrit remis à l'éditeur.

En attendant, c'est officiel: je suspends ce blog pour quelques mois, sans doute jusqu'au printemps. Aux lecteurs fidèles et aux visiteurs que le hasard a conduit jusqu'ici, je dis à bientôt.

mardi 15 novembre 2011

Epaves de la Baltique (1): le Mars et Svärdet

Pas de blog intitulé Nordiques & Baltes sans histoires sur ce qui les sépare ou les relie: la Baltique. Elle a beau être un espace clos sans aucune marée perceptible à l'oeil nu, c'est une vraie mer avec ses îles, ses marins et ses tempêtes. Source d'inspiration et théâtre de batailles d'antan. Paradis des chasseurs de trésors et d'épaves.
De temps à autre, j'évoquerai sur ce blog le sort de certains navires disparus au large il y a des siècles et localisés, parfois renfloués dans de bonnes conditions grâce aux technologies du moment. Ayant eu l'occasion d'écrire sur le sujet, je puiserai dans mes articles déjà parus - vous ne m'en voudrez pas, je l'espère, pour ce procédé.

Pour commencer, je profite de la tenue d'une conférence de presse, ce mercredi 16 novembre à Stockholm, pour vous parler du Mars et de Svärdet (le Sabre), dont il va être question dans la capitale suédoise. Ce sont les derniers en date des navires "historiques" suédois à avoir été découverts (l'été dernier) au fond de la Baltique. Et quels navires! Environ 800 hommes d'équipage, plus de cent canons en bronze pour le Mars (coulé en 1564), quelque 650 hommes et 86 canons pour Svärdet (sabordé en 1576).

Des vidéos des épaves sont visibles ici pour le Mars et là pour Svärdet, sur le site de Deep Sea Productions, une boite de production télé suédoise. On n'y voit pas bien loin mais ce type d'images sont toujours prenantes.

Les organisateurs de la conférence de presse de mercredi doivent donner des détails sur Svärdet et confirmer ce qui avait été annoncé à propos du Mars au mois d'août 2011. J'avais alors rédigé une dépêche pour l'AFP à Stockholm sur la base des informations disponibles (dépêche reprise ici par le site de L'Express et ici - English version). Je vous la livre telle quelle, en attendant peut-être une mise à jour et plus d'informations concernant le Svärdet, dont les dernières heures sont relatées ici (en anglais).

Découverte d'une épave du XVIe siècle en mer Baltique

STOCKHOLM, 19 août 2011 (AFP) - Un bâtiment de guerre suédois, selon toute vraisemblance le Mars, le navire-amiral de la flotte du roi Erik XIV ayant coulé en 1564 en mer Baltique, a été découvert au large du littoral suédois, a annoncé vendredi le musée de l'histoire maritime de Stockholm.
Après plusieurs années de recherche, une équipe de plongeurs a découvert cette épave par 75 mètres de fond, dix milles nautiques (18,5 km) au nord de l'île suédoise d'Öland, a précisé le musée dans un communiqué.

"Tout semble indiquer que c'est bien le Mars que nous avons trouvé. Tant la taille du navire que son âge correspondent", selon l'un des plongeurs, Richard Lundgren, cité dans le communiqué. Une gerbe de blé, symbole de la royauté suédoise de l'époque, a été retrouvée gravée sur un canon (ce symbole se trouvait aussi sur le Vasa, photo prise dans le musée qui lui est consacré à Stockholm).

"C'est une épave que nous avons attendue longtemps", a commenté Andréas Olsson, le chef du département archéologique du musée, quasi-persuadé que le navire découvert est bien le Mars, qualifié de "mythique" par le musée.
"L'épave sera importante pour la recherche, a-t-il ajouté. Nous allons enfin pouvoir comparer" ce bâtiment avec deux autres navires d'importance historique significative, le suédois Vasa (coulé en 1628 et renfloué en 1961) et le britannique Marie Rose (coulé en 1545 et renfloué en 1982).

Equipé de 107 canons, le Mars était, avec ses quelque 800 hommes d'équipage, l'un des plus gros navires de son temps et le plus gros à croiser en mer Baltique. Un an après sa mise à l'eau, il avait coulé en mai 1564 au cours d'une bataille de grande ampleur contre une flotte armée par le Danemark et la ville hanséatique de Lübeck.
Encerclé par des adversaires, le navire commandé par l'amiral Jakob Bagge avait pris feu puis coulé après l'explosion de ses réserves de poudre.

Près de 450 ans plus tard, le navire qui a été retrouvé - bâti en chêne et d'une taille plus grande que le Vasa, dont le musée est le plus visité d'Europe du nord - repose sur son bâbord avec un gros trou sur l'autre flanc. "Il semble bien conservé" étant donné les circonstances, a précisé M. Olsson à la presse.
La préfecture de Kalmar (sud-ouest) a décidé d'interdire la plongée et la pêche dans la zone de la découverte, tandis qu'archéologues et plongeurs continuent leurs travaux.


Voilà pour la dépêche. Le style, je vous l'accorde, est un peu sec mais c'est la loi du genre. Et puis ce n'est pas plus mal pour une histoire d'épave perdue en mer.

vendredi 11 novembre 2011

Musique du vendredi: concert au bureau

En ce 11 novembre, jour férié pour vous lecteurs de France et de Belgique, je me propose de vous renvoyer... au bureau. Elle vous manque, cette atmosphère compassée entre quatre murs ou parois vitrées. Moquette tâchée des couloirs ouatés, machine à débiter un liquide un peu vite baptisé café, tas de documents qui s'accumulent sur les bureaux dont l'arrangement subtil est mis en péril par des visiteurs du soir armés de chiffons et de produits odorants censés rafraîchir tout ça, discussions interminables des voisins, l'un au téléphone, les autres entre eux qui en chuchotant cassent du sucre sur le dos de la chef de service qui n'est pas là bien sûr, regards en coin, ambitions dégoulinantes, couardises d'un jour pour assurer les arrières, réunionite aiguë qu'on a du mal à soigner, manque d'air frais, plantes vertes en berne, photo de la gamine à côté de l'écran d'ordinateur qui vous aspire et ne vous lâche pas plus que vos collègues, remarques acerbes à celui qui ose délaisser le cocon entrepreneurial pour un rendez-vous à l'extérieur, un rendez-vous? oui un rendez-vous, sourires entendus, tu lui feras la bise de notre part, nuques ployées, sièges qui s'affaissent, scolioses en devenir, c'est bientôt l'heure de la prochaine réu, vite une idée à proposer, coup d'oeil sur le web, bâillements, gobelet qui se renverse merde pas le temps de nettoyer et puis la Sénégalaise passera bientôt avec son gros chiffon, portable qui sonne dans le vide quelque part au fond du couloir, qu'est-ce qu'il fout, tête connue qui se faufile, il est là Machin, ben non il est pas là mais ses affaires sont encore là, il doit pas être bien loin, ok je repasserai, hochements de têtes, le portable qui reprend ses couinements dans un lointain proche, putain faut se concentrer, tâches à accomplir, délais à tenir, l'ordi qui plante et qu'il faut relancer, ça met une plombe, bouts de rêverie, dehors déjà la nuit s'est installée.

Heureusement, il y a des musiciens qui passent parfois, à l'improviste, vous divertir. Håkon Kornstad, par exemple, souffleur norvégien dont j'ai déjà parlé ici (L'embellie Kornstad). Ou son compatriote Mathias Eick, trompettiste de son état, et ses acolytes (vidéo ici). C'est la série des Kontorkonsert, des "concerts au bureau", organisée par l'association de promotion de la musique norvégienne (MIC) avec la radio-télé publique NRK.

On écoute Håkon Kornstad: