JOURNAL EN RUSSE de Riga, Telegraf est à nouveau disponible dans les kiosques. De quotidien il s'est mué en mensuel, après une interruption de près d'un an pour cause de difficultés financières.
La "une" du 1er numéro de Telegraf nouvelle mouture est sobre: Poutine et la Lettonie. Pas de chef du Kremlin arborant des moustaches à la Hitler, comme ce photomontage publié au 1er semestre de 2014 par un hebdomadaire en langue lettonne, Ir, que j'ai connu plus inspiré. Le dossier de "une" de Telegraf, lui, relate l'évolution des relations entre les dirigeants lettons et le président russe depuis son arrivée au pouvoir. Mes (mé)connaissances en russe étant ce qu'elles sont, je n'ai pas pu me faire une idée plus précise quant à son contenu.
Rencontré un de ces soirs, Andrejs, l'un des responsables du mensuel, me dit que le magazine campera sur une ligne "proeuropéenne", au diapason de celle qui était généralement la sienne durant sa première vie de journal quotidien, inaugurée en septembre 2001. C'est ainsi que Telegraf s'ouvre sur un entretien de quatre pages avec Inna Steinbuka, la chef de la représentation de la Commission européenne en Lettonie.
Selon Andrejs, ce choix "proeuropéen" assumé prive le journal d'une bonne partie de son lectorat potentiel, plus prompt à adopter une grille de lecture de l'actualité faisant écho à celle en vigueur à Moscou. A défaut de pouvoir vérifier un tel penchant en cette période de grande prudence parmi les Russes de Lettonie, j'ai acheté mon exemplaire de Telegraf, en espérant que le journal subsistera longtemps. Fort besoin de pluralisme dans les médias de Lettonie, y compris sur le versant russophone.
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Encore faut-il pouvoir se l'offrir. A 1,49 € l'exemplaire (de 64 pages), ce n'est pas la fin du monde, certes, et un abonnement annuel revient à 10 €. Mais, comme pour tout journal acheté en Lettonie, cela représente un petit budget dès lors qu'on ne gagne que le salaire minimum (360 € bruts par mois) ou un peu plus.
Ce n'est pas la hausse des prix des transports en commun dans Riga qui améliorera la chose. Le passager étourdi ou pressé doit, depuis le 1er février, débourser 2 € pour s'offrir un billet de bus/trolleybus/tram lorsqu'il n'a d'autre choix que de l'acheter à bord, auprès de la personne le conduisant. Soit plus cher qu'un billet vendu à l'unité dans le métro parisien (1,80 €). Heureusement pour eux, retraités, étudiants et autres membres de familles nombreuses sont à peu près épargnés (cf. la grille de tarifs). Mais gare à l'oubli chez soi de sa carte de transports prépayés (qui met le voyage - pour une personne adulte en activité - à 1,15 €, tout de même). D'autant que les contrôles sont relativement fréquents. Un dernier détail: pour tout animal de compagnie, le ticket revient à 1,50 €...
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