En reportage en Estonie depuis hier soir, histoire de voir si ce pays balte, qui veut entrer dans la zone euro en janvier prochain, est un "bon client" ou une petite Grèce en puissance, porteuse de problèmes pour une entité (la bien nommée "zone") qui n'en manque pas... La réponse paraît d'ores et déjà assez claire: en dépit de la crise actuelle, on se revendique ici du camp vertueux de l'Europe! Semble-t-il à raison, même si cette politique a un coût pour la population. J'y reviendrai dans un prochain billet.
Hier, j'ai donc pris l'autocar pour aller de Riga à Tallinn. Véhicule flambant neuf, gris métallisé tirant vers le bronze, nez profilé descendant jusqu'à ras de chaussée. La route file droit entre les forêts de sapins noirs. Les troncs de bouleaux remplumés depuis l'hiver défilent comme des barettes de lumière. Plus loin, au-delà de champs encore jaunis, des vestiges de kolkhozes et des fermes en bois isolées.
L'écran de télé installé au-dessus du chauffeur cravaté diffuse en boucle des clips musicaux, qui me ramènent aux mièvreries des années 80. A l'époque, les Baltes, coincés de l'autre côté du rideau de fer, ne pouvaient pas voir - hormis les habitants de Tallinn et de sa région, branchés sur la télé finlandaise - la plupart de ces vidéos de chanteuses et chanteurs aux chevelures très étudiées. Aujourd'hui, on peut sillonner ces contrées à bord d'autocars archipuissants, équipés de machines à café et de connexion internet sans fil...
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