Je m'étais juré de ne pas écrire ici sur le temps qu'il fait. Hors de question de transformer ce blog en site de Météo-Balte... Mais l'hiver prenant des proportions inhabituelles, je ne peux pas résister. Voilà que toute la région croule sous la neige. A Riga, on n'en avait pas vu autant depuis une quinzaine d'années. Ce matin (mardi), il y en avait une cinquantaine de centimètres.
Malgré un travail de déneigement exemplaire, jour et nuit, le personnel municipal de la capitale lettone a fini par être débordé. Ce matin, les tramways pataugeaient dans une mélasse blanchâtre. Plus question de tenir les horaires. La mairie avait pourtant invité les quelque 750 000 habitants à prendre les transports en commun pour se déplacer, alors que bon nombre de rues et de routes secondaires sont devenues impraticables en voiture. Le maire-adjoint de Riga, l'impulsif Ainars Slesers (ex-ministre des transports), a promis un effort supplémentaire, tout en reconnaissant que la ville était sous-équipée face à un enneigement exceptionnel.
L'hiver n'a pas que des effets négatifs en cette période de crise économique. La neige et la glace apportent leurs lots de distractions. Voilà ce qu'écrivait mon confrère Mike Collier il y a une semaine. La longue plage de Jurmala, proche de Riga, offre de superbes balades. En janvier, elle craquait déjà sous les pas. Le vent avait sculpté de minivagues gelées à même le sable...
Avec le froid des dernières semaines (le mercure est descendu jusqu'à -30° ici et là), la glace se forme dans le golfe de Riga et même une partie de la mer Baltique, comme le montre cette carte. Ainsi que cette photo, prise cet après-midi de l'avion m'amenant en Suède (le littoral est en bas):
Plus apocalyptique est l'atterrissage à Skavsta... Car, côté suédois, l'hiver n'est pas plus clément.
A Stockholm, où l'hiver n'a pas été aussi froid depuis 23 ans, les églises ont ouvert leurs portes aux SDF qui n'ont pas trouvé refuge ailleurs. Ils seraient environ 3500 au total à ne pas avoir de logement.
Là aussi, les services de déneigement sont débordés. Les transports en commun sont pris d'assaut, les bus ont perdu toute ponctualité. Les usagers râlent... Plus que ceux de Riga d'ailleurs, alors qu'objectivement (la neige mise à part) ils n'ont pas à se plaindre en comparaison des Lettons. Mais les Suédois sont habitués à ce que l'Etat assure tous les services auxquels ils estiment avoir droit, en contrepartie des impôts qu'ils payent (les plus lourds d'Europe). Les Lettons, eux, ne connaissent pas ce luxe. Jusqu'à ce que la neige ne tombe en quantité trop importante, chacun déblayait son pas de porte, tout seul.
J'aimerais bien que les experts m'expliquent en quoi cet hiver (a peine) exceptionnel est un signe du rechauffement de la planete ....
RépondreSupprimerA Vilnius aussi ca a ete le desordre, meme s'il n'y a pas eu, apparemment, autant de neige qu'a Riga (entre 30 et 40 cm)
Habiter dans ces pays et se jurer de ne pas parler du climat est une promesse trop difficile à tenir!
RépondreSupprimerCeci peut en effet être une conséquence du réchauffement climatique. En fait le terme réchauffement est mal choisi pour ces régions mais il désigne une amplification de phénomènes météo locaux. C'est-à-dire que si vous aviez un climat humide, il deviendra plus humide ; s'il est froid et neigeux, il le sera encore plus...
C'est donc très cohérent je trouve Gilles! :)
On dirait le Canada. :)
RépondreSupprimerRéaction rapide de Stockholm (clavier sans tous nos accents francais...):
RépondreSupprimerGilles, les Lettons sont partageurs, je suis sur qu'ils enverront un peu de leur neige en Lituanie... L'hiver est encore long!
Francais en Estonie, l'explication me parait fort plausible.
Ô. d'Evian, je n'ai visité le Canada qu'au printemps et en été mais j'ai cru comprendre que les hivers y sont encore plus rudes que par ici...
Si j'excepte une vie (et un metier) anterieure dans les Alpes, c'est vrai que c'est de Quebec (plus qu'a Montreal) que j'ai les souvenirs les plus glaciaux et que j'ai connu les froideurs les plus glaciales.
RépondreSupprimerQuant l'explication "amplification de phénomènes météo locaux" elle me satisfait bien plus et me parait bien plus coherente que rechauffement de la planete.